L’évaluation immunologique de cette étude ancillaire sera réalisée par le VRI à la plateforme d’immunomonitoring, INSERM U955, Faculté de médecine de Créteil, CHU Henri Mondor.
Entre Février 2020 et Septembre 2020, 80 patients de la cohorte French COVID ont été inclus dans une étude immunologique ancillaire pour laquelle des prélèvements supplémentaires de sang et de sérum ont été effectués. Cette étude a permis de montrer que parmi les différentes populations de cellules immunitaires analysées, les analytes dosés dans le sérum et l’expression des gènes dans le sang, les patients infectés par SARS-CoV-2 diffèrent de sujets sains non infectés. Des analyses supervisées de l’expression des gènes ont montré une expression différentielle des gènes codant pour l’activation des neutrophiles, la signalisation des interférons, les récepteurs des cellules T et B ainsi que différentes voies de signalisation. Les analyses non supervisées ont confirmé le rôle prépondérant de l’activation des neutrophiles, avec une forte expression de CD177, un marqueur spécifique de l’activation des neutrophiles. CD177 est le gène le plus fortement différencié et son expression est corrélée avec les niveaux sériques de la protéine CD177. Nous avons validé ces résultats avec une cohorte complémentaire de patients COVID-19 réalisée en Suisse et avons pu montrer que les niveaux de CD177 sont plus élevés chez les patients des deux cohortes (n = 203) que chez des sujets non infectés (P< 0,01) et chez des patients admis en réanimation par rapport à des patients non admis en réanimation (P< 0,001). D’autre part, les niveaux de CD177 sont corrélés avec le délai d’apparition des symptômes (P = 0,002). L’évaluation longitudinale durant l’hospitalisation nous a également permis de montrer que les niveaux de CD177 sont maintenus à des niveaux élevés dans le sérum des patients ayant un mauvais pronostic (décès) par rapport à ceux ayant survécus (P = 0,01). Ces résultats mettent en évidence l’activation des neutrophiles comme un marqueur de la gravité de la maladie et le dosage de CD177 comme marqueur pronostique fiable (Lévy et al., soumis).
Si l’augmentation de la contagiosité des variants de SARS-Cov2 est bien démontrée, le profil physiopathologique de l’infection liée à ces variants n’est pas encore parfaitement cratérisé, notamment la gravité de l’infection. Certains aspects pathologiques pourraient être liés à la charge virale lors de l’infection mais également au profil de la réponse spécifique ou inflammatoire. Les résultats obtenus sur la cohorte « 2020 » permettent une analyse comparative avec les profils des patients infectés par les variants circulants en 2021 qui seront inclus dans cette nouvelle cohorte.
Il s’agit d’une opportunité unique d’analyse comparative des marqueurs physiopathologiques, utilisant la même approche qu’en 2020, liés aux mutations du virus.
Nous proposons d’évaluer ces différents paramètres immunitaires (phénotype, profil cytokinique et inflammatoire, expression génique, réponses spécifiques) au travers d’une étude ancillaire chez n=80 patients infectés par les variants de SARS-CoV2 afin de les comparer aux patients inclus en 2020.