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L’étude CoV-CONTACT (suivi des sujets à exposition avérée au nouveau coronavirus 2019) est une cohorte observationnelle.

Elle vise à mieux connaître les facteurs individuels associés au développement de la maladie COVID-2019, après une exposition à risque de transmission du virus SARS-CoV-2. Les informations relatives à cette étude sont décrites sur le registre ClinicalTrials.org des essais thérapeutiques.

Dans le cadre de cette étude, des prélèvements à visée virologique et génétiques sont réalisés, dans le strict respect de la réglementation en vigueur. Cette étude est intégrée dans le projet européen.

Etude génétique prévue

Rôle du polymorphisme HLA sur l’évolution de l’infection par le SARS-Cov2

Les lymphocytes T anti-viraux reconnaissent à la surface des cellules infectées des fragments de protéines virales présentés par les molécules HLA. Ceci induit une activation des lymphocytes T qui vont pouvoir éliminer les cellules infectées. Les molécules HLA sont très polymorphes dans la population générale (allèles différents d’un sujet à l’autre), ce qui peut expliquer que les sujets exposés au virus ne contrôlent pas tous l’infection avec la même efficacité.

Le but de notre projet est de déterminer l’impact du polymorphisme HLA sur l’infection par le SARS-Cov2, en comparant des sujets ayant développé une maladie COVID-19 à des sujets contacts exposés au virus mais non infectés (restant séronégatifs) ou infectés mais asymptomatiques (séropositifs).

Dans cet objectif, nous réaliserons un génotypage HLA par séquençage NGS pour identifier des allèles HLA associés au risque d’évolution vers le COVID-19 après infection, ou au contraire au contrôle de l’infection (infectés asymptomatiques), voire à la résistance à l’infection (exposés non infectés).

Cette étude peut aider à comprendre pourquoi certains sujets évoluent vers un COVID-19 grave, alors que d’autres contrôlent l’infection, et fournir des informations utiles pour la conception de vaccins candidats.

Etude CoV-CONTACT

Suivi des sujets à exposition avérée au nouveau coronavirus 2019

Chères toutes et tous,

Pour commencer, toute l’équipe de CoV-CONTACT vous remercie de votre participation à l’étude, des efforts consentis, de votre disponibilité et de votre fidélité.

Nous souhaitons vous communiquer les résultats actuellement disponibles.

Les soignants inclus dans cette étude, d’âge médian de 35 ans, majoritairement des femmes (88 %), étaient pour un tiers des médecins/internes/sages-femmes, une moitié des aides-soignantes/infirmières/ kinésithérapeutes et environ 15 % du personnel de la PUI ou des agents administratifs.

Les sujets inclus rapportaient une exposition à un patient COVID-19 dans environ 40 %, à un collègue soignant COVID-19 dans environ 54 % des cas.

Au sein des expositions soignants/soignants, celles-ci avaient eu lieu au cours d’une réunion commune dans environ 30 % des cas, ou du partage d’un repas dans un cas sur cinq.

Les soignants présentant une PCR nasopharyngée positive ou l’apparition d’anticorps anti SARS-CoV-2 un mois après l’exposition à risque ont été considérés comme ayant une infection confirmée. Les soignants ne présentant que des symptômes, sous la forme de l’association d’au moins deux symptômes pendant au moins deux jours consécutifs, ont été considérés comme présentant une infection possible.

Sur la base des résultats de la PCR nasopharyngée et de la sérologie, 25 % des soignants ont été considérés comme ayant été infectés à la suite de cette exposition à risque (infection confirmée).

Parmi les soignants ayant une PCR nasopharyngée positive, la positivité du prélèvement nasopharyngé précédait le début des symptômes chez un tiers d’entre eux. Dans cette cohorte, l’ensemble des sujets présentant une PCR positive a présenté des symptômes de l’infection.

Au cours de cette étude, certains soignants, alors qu’ils présentaient une PCR positive, n’ont au contraire pas présenté de réponse anticorps un mois après l’exposition. D’autres, au contraire, ont présenté des anticorps alors que les PCR nasopharyngées étaient négatives.  Enfin, certains ont présenté des symptômes très évocateurs de COVID- 19 alors qu’ils n’ont présenté ni de réponse anticorps, ni de PCR nasopharyngées positives.

Nous avons donc montré que l’origine de l’infection du personnel soignant dépendait de la phase de l’épidémie. Au début de l’épidémie, alors que les masques étaient réservés aux soignants travaillant dans les services de première ligne COVID, la contamination du personnel soignant se faisait par contact de patients infectés par le COVID, hospitalisés dans des services non COVID alors que ces patients n’avaient pas été initialement identifiés comme infectés. Le caractère contagieux du COVID avant la phase symptomatique a favorisé ces infections. A partir d’avril 2020, lorsque le port du masque a été généralisé à l’ensemble du personnel hospitalier, l’infection du personnel hospitalier s’est faite soit à l’hôpital, au contact de collègues infectés lors de repas ou de moments festifs, soit à l’extérieur de l’hôpital (domicile, amis, etc.) mais plus au contact de patients infectés.

Nous avons par ailleurs analysé la durabilité des anticorps pendant une année ainsi que leur caractère neutralisant contre les souches Wuhan et Omicron du SARS-CoV 2. Chez les soignants non vaccinés, entre deux-tiers et trois-quarts présentaient toujours des anticorps contre la protéine S lors des suivis à 6 mois et 1 an. Parmi ces soignants, plus des deux-tiers avaient des anticorps qui neutralisaient la réplication de la souche Wuhan du SARS-CoV 2. Par contre, aucun de ces anticorps ne neutralisaient la souche Omicron, témoignant ainsi de l’absence de protection croisée.

Par ailleurs, chez les sujets ayant accepté la réalisation d’un prélèvement génétique, nous avons recherché la présence d’anomalies innées ou acquises associées aux formes graves de COVID. Aucun des sujets n’a présenté ce type d’anomalie.

L’équipe CoV-CONTACT